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oriibu (chroniques anachroniques sur le Japon)
18 août 2012

La voie des Dieux (Kami no Michi, Shinto) (partie 3/4): les sanctuaires et les symboles du shinto

Les sanctuaires shinto (dont le nom se termine souvent par jinja, jingû ou gû) sont tous différents les uns des autres, selon la région du Japon, l’ancienneté du site, l’importance des kami, la physionomie des lieux. Toutefois, ils ont en général la même configuration, à savoir une enceinte sacrée (séparation du monde sacré et du monde profane) dans laquelle se trouve différents bâtiments dont le haiden, bâtiment de culte et de cérémonies, situé devant le honden (ou shinden), bâtiment principal entouré d’une clôture interdisant l’accès du lieu où se trouve le kami principal du sanctuaire.

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Torii du sanctuaire Yoshida (Kyoto)

 Les torii : ce sont des portails (sans portes), constitués de deux poutres horizontales supportées par deux solides piliers, qui marquent l’entrée d’un sanctuaire sacré. Il convient de s’incliner devant le torii avant d’entrer dans un sanctuaire, car en passant ce portail,  on quitte le monde profane pour entrer dans un monde sacré. Il est normalement obligatoire de ressortir du sanctuaire en passant par le même torii et de s’incliner à nouveau après l’avoir passé.

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Torii à Ichigaki (Okinawa)

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Le célèbre Torii "flottant" de Miyajima

 

Il faut noter que les torii étant des portails sans portes, les sanctuaires shinto sont ouverts à tous !

Il existe de multiples formes de torii, des plus grands aux plus petits, souvent colorés en rouge vif, ils peuvent être en bois brut, en pierre, voire en béton. Tori veut dire « oiseau » ou « coq »en japonais, et ce n’est pas forcément un hasard si les portails portent le même nom : sortes de perchoirs géants, ils commémorent les oiseaux qui par leur chant aidèrent les kami à faire sortir Amaterasu de sa grotte !

Les torii peuvent aussi être des offrandes faites aux kami, comme ceux qu’on voit formant des allées dans certains sanctuaires, dont le célèbre Fushimi Inari.

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Allée de torii à Fushimi Inari

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Un nouveau torii est mis en place

 

 

 

 

 

 

 

Gohei : constitués de deux bandes de papiers pliées selon une manière bien particulière, les gohei servent à repousser ou capter les mauvais esprits.

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Gohei au sanctuaire Fushimi Inari (Kyoto)

 

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Arbre sacré, ceint d'un shimenawa

(mont Kurama, Kyoto)

 

 

 

 

Shimenawa : corde de paille de riz tressée et torsadée, le shimenawa délimite un espace sacré du sanctuaire, ou un arbre, un rocher, ou tout autre endroit habité par un kami.

Très souvent, des gohei sont accrochés au shimenawa.

 

Chōzuya : c’est l’endroit situé à l’entrée du sanctuaire shinto qui permet de faire le rite de purification. Une fontaine, ou un bassin, protégée par un toit, permet au visiteur de se laver rituellement avant d’approcher le cœur du sanctuaire : en remplissant une louche en bois ou en bambou, il se verse de l’eau d’abord sur la main gauche puis sur la main droite, porte l’eau à sa bouche en prenant soin de ne pas toucher la louche de ses lèvres, et verse le restant de l’eau dans le bassin en la faisant couler le long du manche. Le visiteur est ainsi lavé de toute souillure et de ses fautes éventuelles et peut aller se présenter devant le kami.

 Ce rituel de purification peut se faire directement dans un ruisseau ou une rivière, comme au sanctuaire d’Ise. 

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                        Chozuya, mont Kurama (Kyoto)

koma inu : mi-chiens, mi-lions, ils gardent l’entrée principale du bâtiment. Celui de gauche a la gueule ouverte, celui de droite a la gueule fermée pour prononcer Mm... 

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                 Koma Inu à Shimonoseki

 

 

 

 

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                      Koma Inu à Shimonoseki

 

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Inari, sanctuaire Fushimi Inari (Kyoto)

 

 

 

Inari, le renard : c’est le « dieu porteur de riz », depuis qu’un renard a volé quelques grains de riz en Chine et les a rapporté au Japon où sa culture remporta le succès que l’on sait, mettant fin aux famines !

Depuis, le kami renard est considéré comme apportant fortune et prospérité.

Beaucoup d’autres animaux sont représentés dans les sanctuaires shinto : vaches, singes, coqs, cheval, grue, etc

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Boeuf, sanctuaire shinto près de Sendai

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Cheval au sanctuaire Kibune, mont Kurama (Kyoto)

 

 

Les lanternes : symboles de l’illumination et de la clarté de l’esprit, elles servent aussi à éclairer les allées du sanctuaire à la nuit tombée !

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Sanctuaire Kibune, Kurama (Kyoto)

 

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Tokyo

 

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Gardien archer, sanctuaire Fushimi Inari (Kyoto)

 

 

Kado mori no kami : à l’entrée de certains temples, il y deux gardiens archers placés dans deux niches, de chaque côté de la porte. Avec leur immense arc asymétrique typique du Japon, ils sont là pour chasser les démons qui tenteraient de pénétrer dans le temple.

 

 

 

 

Suzu : Arrivé devant l’un des bâtiments principaux du sanctuaire, on une sorte de grosse clochette (suzu) qu’on peut actionner au moyen d’une corde. Il faut alors faire une offrande en jetant de l’argent dans un grand coffre en bois placé devant l’entrée du bâtiment, et faire sonner la cloche en secouant la corde afin d’attirer l’attention du kami.

On frappe alors deux fois dans ses mains jointes devant soi, et on s’incline profondément pour faire sa prière, c'est-à-dire en général demander la réalisation d’un vœu. Quand on se redresse, on claque à nouveau dans ses mains une fois pour signifier que la prière est finie !

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Mont kurama (Kyoto)

 

 

 

 

 

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Ichijoji (Kyoto)

 


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Sanctuaire shinto (Shimonoseki)

 

 

 

 

 

 

 

 

Le Sake (ou Miki): alcool de riz japonais  produit comme la bière par fermentation, le sake est offert aux kami, d’où la présence de barils stockés dans un bâtiment spécial.

Le sake, de par son pouvoir purificateur, est également utilisé lors de cérémonies telles que le mariage ou le baptême de maisons.

 

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Barils de sake (sanctuaire Yoshida, Kyoto)

 

 

 

 

 

Tengu : ce sont des kami qui vivent dans les montagnes. Il en existe des bons, des mauvais, des farceurs… Ils peuvent prendre divers apparences, mais sont toujours reconnaissables à leur grand nez.

 

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Tengu (Shimonoseki)

 

 

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Miko à Kamakura

 

 

Dans tout sanctuaire shinto important, il y a un bâtiment dans lequel on peut acheter différents objets sacrés par les prêtres shinto qui ont pour but de porter bonheur.

Ces boutiques sont tenues par des prêtres shinto ou par les miko, leurs jeunes assistantes reconnaissables à leur hakama (pantalon large traditionnel japonais) rouge et leur veste de kimono blanc.

 

 

 

 

Ema : ce sont des plaquettes en bois qu’on achète pour y écrire un vœu ou une prière avant de l’accrocher sur un portique prévu à cet effet. Généralement rectangulaires, elles peuvent avoir des formes très différentes et si sur une face il y a un dessin, l’autre est vierge pour qu’on puisse y écrire son vœu.

Tous les vœux ont leur place, petits ou grands, que ce soit pour la réussite dans les études, pour rester en bonne santé, pour rencontrer l’amour ou pour la paix dans le monde !

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Ema, à l'effigie de Miyamoto Musachi,

Ichijoji (Kyoto)

 

 

 

 

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                          Kamakura

Omikuji : ce sont des prédictions que l’on trouve sur un petit papier enroulé qu’on sort d’une boîte, d’un bambou tiré au hasard, voire d’un petit poisson en carton pâte tiré à la ligne. Si la prédiction est bonne, on conserve le papier précieusement, mais si elle est mauvaise (ou pas satisfaisante), on s’en débarrasse en l’accrochant sur un support prévu à cet effet.

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Omamori : ce sont des amulettes porte-bonheur ou protectrices. On peut ainsi en acheter pour la réussite scolaire ou professionnelle, pour l’amour, pour la santé, pour la sécurité en voiture, pour la force, etc. Quelque soit votre problème, il y aura forcément quelque part un omamori qui convient !

 

[à suivre...!]

Oriibu, le 18 août 2012

(photos (c) Oriibu, 2009, 2010, 2011, 2012)

 

PS: 1ère partie de l'article: La voie des Dieux (Kami no Michi, Shinto) (partie 1/4)

 2ème partie de l'article La voie des Dieux (Kami no Michi, Shinto) (partie 2/4)

4ème partie à venir!

 

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Commentaires
C
Merci beaucoup pour ces trois articles et l'ensemble de votre site qui est d'une merveilleuse qualité! Clarté, respect, humour, et remarquables explications, vraiment je suis très heureuse de l'avoir trouvé. Quel dommage qu'il ne soit pas continué: les dates semblent anciennes. Bravo en tous cas pour ce partage très utile.
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oriibu (chroniques anachroniques sur le Japon)
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Bio bio d'Oriibu

Né au Japon en 1599 et mort en 1664, on ne sait pas grand-chose de la vie d’Oriibu, si ce n’est qu’il aimait les fleurs de cerisier et la soupe miso. Réincarné en Français au 20ème siècle, il regarda dès son plus jeune âge vers le pays du Soleil Levant, la fenêtre de sa chambre étant orientée plein Est.

Son livre de chevet est le 五輪書 de Miyamoto Musashi, qu’il a bien connu, mais il n’a toujours pas compris le titre. 

Altruiste, il pratique le kendo car il est persuadé que c’est bon pour la Paix dans le Monde, et il trouve que c’est très jus de raisin de se battre avec des copains pour gagner du terrain. Il pratique aussi la méditation, car il aime ne penser à rien.

Il adore les sushis.

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La seule photo connue d’Oriibu, à Kumamoto vers 1638 (?)


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